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Le destin tragique et tourmenté de Chester Bennington

Le destin tragique et tourmenté de Chester Bennington

Chester Bennington a été retrouvé mort jeudi chez lui. Le leader du groupe Linkin Park, qui se serait suicidé, avait connu une vie tourmentée. Il avait récemment été profondément marqué par la mort de son ami Chris Cornell. 

«Je n’aime pas mon état d’esprit en ce moment. J’empile des problèmes inutiles. J’aimerais pouvoir ralentir les choses. Et je deviens fou. (…) Je continue à traîner ce qui m'épuise, si je laisse tomber, je serais libéré», chantait Chester Bennington dans l’un de ses derniers titres, «Heavy». Des paroles fortes évoquant la dépression dont souffrait depuis des années le charismatique leader de Linkin Park et qui lui a finalement été fatale. Le chanteur de 41 ans, père de six enfants, a été retrouvé mort chez lui jeudi. Il se serait suicidé par pendaison. Et il n’aurait pas choisi cette date du 20 juillet au hasard. C’est en effet le 20 juillet 1964 qu’est né à Seattle son ami de toujours, Chris Cornell, découvert mort le 18 mai dernier dans sa chambre d’hôtel. Si les causes exactes de cette disparition soudaine n’ont pas encore été révélées, la piste du suicide, là aussi par pendaison, est privilégiée.

Depuis la tragédie, Chester Bennington n’avait pas réussi à oublier sa peine. Lui qui avait chanté aux obsèques de son ami le titre «Hallelujah» avait écrit une longue lettre dans laquelle il expliquait ne pouvoir imaginer sa vie sans lui. «Lorsque l’on a appris la mort de Chris Cornell, on a voulu jouer une chanson en son honneur lors d’une émission de télévision, mais Chester n’a pas réussi à aller jusqu’à la fin. Il pleurait, les fans pleuraient», avait à l’époque raconté à la radio Mike Shinoda, co-créateur de Linkin Park.

"J'ai détesté la vie"

Dès ses premières chansons, Chester Bennington avait partagé avec le public ses tourments et ses peines, se servant de ses addictions à l’alcool et à la drogue comme de sources d’inspirations. A «Noisecreep» en 2009, il avait expliqué que le titre «Crawling» parlait de la sensation qu’il avait de ne «plus rien contrôler». En 2011, dans une interview à «Kerrang», il avait raconté avoir depuis son plus jeune âge dû se battre contre ses démons, confiant alors avoir été abusé sexuellement à l’âge de 7 ans par un ami de la famille. «Si je réfléchis à quand j'étais vraiment jeune, à quand j'étais molesté, à l’époque où toutes ces horribles choses se passaient autour de moi, je frémis», avait-il déclaré. En 2015, il avait ajouté n’avoir jamais réellement été heureux, indiquant un temps avoir «détesté la vie». «Je me disais que je ne voulais plus rien ressentir, que je voulais être un sociopathe, que je ne voulais plus rien faire. Je ne voulais plus m’inquiéter pour les gens autour de moi. Je ne voulais plus avoir de sentiments», avait-il commenté. 

Jonathan PIRIOU

juillet 21st, 2017

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