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Afrique du Sud : Les inondations monstres ont fait près de 306 morts

Afrique du Sud : Les inondations monstres ont fait près de 306 morts

Il s’agit d’une « catastrophe aux proportions énormes » d’après le président Cyril Ramaphosa, en déplacement ce mercredi à Durban. Les récentes inondations dévastatrices en Afrique du Sud, les pires de l’histoire du pays, ont fait 306 morts, selon un dernier bilan du bureau de gestion des catastrophes de la province du Kwazulu-Natal (KZN). Les autorités locales ont déclaré faire face à un afflux de corps dans les morgues. Les précipitations record, qui ont atteint depuis le week-end dernier un niveau jamais enregistré depuis plus de soixante ans dans cette région ouverte sur l’océan Indien, ont laissé derrière elles des paysages dévastés.

« Les ponts se sont effondrés. Les routes se sont effondrées. Des gens sont morts. Notre peuple est blessé. C’est une catastrophe aux proportions énormes », a déclaré le chef de l’Etat. A certains endroits autour de Durban, les glissements de terrain ont laissé des brèches géantes dans la terre comme fendue par les torrents d’eau. Des dizaines de personnes sont portées disparues, les secouristes ont décrit « un cauchemar ».

Des familles ensevelies

Lors de sa visite, Ramaphosa s’est rendu auprès de familles endeuillées. A Clermont, une banlieue pauvre de Durban, il a promis l’aide du gouvernement à un père de famille qui a perdu ses quatre enfants, ensevelis dans l’effondrement d’un pan de leur maison. Les mains jointes, l’homme a raconté au chef de l’Etat l’eau qui monte au milieu de la nuit, l’électricité coupée, ses enfants endormis dans une autre pièce et qu’il n’a pas réussi à sauver.

Les pluies devraient lentement diminuer dans la soirée, selon les météorologues. Cette région, qui a connu des destructions massives lors d’une vague sans précédent d’émeutes et de pillages en juillet, enregistrait déjà moins de précipitations. Dans une chaleur humide, certains déblayaient autour de bâtiments effondrés. Sur des routes jonchées de débris, d’autres dispersaient du sable pour combler des trous béants, a constaté un journaliste de l’AFP.

« C’est le changement climatique qui s’aggrave »

Certaines écoles ont ouvert leurs portes mais les bancs sont majoritairement restés vides. L’armée a été mobilisée pour apporter un soutien aérien pendant les évacuations. Des milliers de maisons ont été détruites, au moins 140 écoles ont été touchées, selon les autorités locales. Depuis plusieurs jours, les principaux axes routiers sont par ailleurs submergés par une mélasse brunâtre, sur laquelle flottent les panneaux et les feux de signalisation.

Des montagnes de branches, bouteilles et déchets ont été charriées sur les plages de Durban habituellement prisées des touristes et des familles. L’activité portuaire a été suspendue, des conteneurs ont été emportés par les eaux. Des pillages ont été signalés. Les fortes précipitations ont aussi entraîné des coupures d’électricité et perturbé l’approvisionnement en eau. Les liaisons ferroviaires ont été suspendues et les habitants appelés à éviter tout déplacement.

« Nous savons que c’est le changement climatique qui s’aggrave, on est passé de tempêtes extrêmes en 2017 à des inondations supposées record en 2019, mais clairement dépassées aujourd’hui en 2022 », a mis en garde Mary Galvin, professeur d’études du développement à l’université de Johannesburg. En 2019, des inondations dans la région et la province voisine du Cap-Oriental avaient déjà fait 70 morts et dévasté plusieurs villages côtiers dans des coulées de boue.

Jonathan PIRIOU

avril 14th, 2022

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