Bombardements entre l’Inde et le Pakistan : au moins 34 morts, trois avions militaires indiens s’écrasent
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mai 7, 2025
Les bombardements ont tué 16 civils et fait une soixantaine de blessés de part et d’autre de la frontière du Cachemire. Trois avions militaires indiens se sont écrasés sur le territoire indienD’intenses tirs d’artillerie opposent mercredi l’Inde et le Pakistan le long de leur frontière contestée du Cachemire, quelques heures après des frappes indiennes menées sur le sol pakistanais en représailles à l’attentat meurtrier du 22 avril. Ces violents échanges ont fait au moins 26 morts côté pakistanais, dont deux fillettes de 3 ans et un garçon de 5 ans, et huit autres côté indien, ce qui semble être les violences les plus importantes entre les deux puissances nucléaires en deux décennies.Engagée dans la nuit, la bataille s’est poursuivie au lever du jour à la frontière, notamment autour du village indien de Poonch visé par de nombreux obus pakistanais. La localité était surmontée d’un nuage de fumée noire et secouée à intervalles réguliers de très fortes explosions. Au moins 8 personnes ont été tuées dans ce village et un total de 28 autres personnes ont été blessées par ces bombardements, a précisé ce responsable, Azhar Majid.
De violentes explosions ont également été entendues plus tôt dans la nuit autour de Srinagar, la principale ville de la partie indienne du Cachemire.Trois avions militaires indiens
Trois chasseurs de l’armée de l’air indienne se sont écrasés sur le territoire indien, pour des raisons qui non pas été immédiatement précisées, lors des combats qui opposent mercredi les deux pays.Les débris de deux de ces appareils ont été retrouvés dans la partie indienne du Cachemire, l’autre dans l’État du Pendjab (nord-ouest). D’après les premiers témoignages sur place, au moins un des aéronefs porte des inscriptions en français. L’avion est un Mirage 2000 de l’armée de l’air indienne, a indiqué une source sécuritaire indienne. Le sort de son pilote n’était pas immédiatement connu.Infrastructures terroristes visées
Deux semaines après l’attaque qui a fait 26 morts à Pahalgam, dans la partie indienne du Cachemire, l’Inde a mis ses menaces à exécution. Dans la nuit de mardi à mercredi, elle a tiré des missiles sur neuf sites abritant selon elle des « infrastructures terroristes » au Pakistan, qu’elle accuse d’être responsable de l’attentat.
Islamabad a démenti toute implication dans cette attaque, la plus meurtrière visant des civils au Cachemire depuis plus de vingt ans. L’un des sites visés dans la nuit par l’armée indienne est la mosquée Subhan, à Bahawalpur, dans le Pendjab pakistanais, liée selon le renseignement indien à des groupes proches du mouvement djihadiste Lashkar-e-Taiba (LeT).L’Inde accuse ce groupe, soupçonné des attaques qui avaient fait 166 morts à Bombay en 2008, d’avoir mené l’attentat de Pahalgam.
« Désamorcer la situation »
Les villes de Kotli et Muzaffarabad, à 120 et 130 km de la capitale Islamabad, font partie des cibles visées par les missiles indiens, selon le Pakistan. À Muzaffarabad, la police et l’armée ont bloqué tous les accès à la mosquée Bilal, visée par une frappe indienne. Plusieurs habitations alentours ont été aussi été touchées et la population du quartier évacuée.
La riposte pakistanaise n’a pas tardé, sous la forme de tirs d’artillerie visant plusieurs points situés sur le territoire indien. « La riposte a commencé et si Dieu le veut, elle va s’accentuer […] il ne faudra pas beaucoup de temps pour régler le problème », a menacé le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Asif.Appels à l’apaisement
Dans la nuit, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s’est entretenu avec ses homologues indien et pakistanais en les appelant au dialogue pour « désamorcer la situation et d’éviter une nouvelle escalade », selon le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Interrogé par la presse peu auparavant, Donald Trump a dit espérer que les affrontements entre Inde et Pakistan « s’arrêtent très rapidement ».
« Le monde ne peut pas se permettre une confrontation militaire », a pour sa part plaidé le porte-parole du secrétaire général l’ONU.La Chine a appelé les deux pays « à rester calmes, à faire preuve de retenue et à éviter de prendre des mesures qui compliqueraient davantage la situation ».
New Delhi doit recevoir mercredi le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, qui était lundi à Islamabad pour une médiation.