Marseille. Les dockers bloquent de nouveaux conteneurs pour Israël : un “écœurement”
Écrit par Jonathan PIRIOU sur juin 6, 2025
Les dockers du port de Marseille-Fos ont de nouveau bloqué ce jeudi 5 juin 2025 l’envoi de conteneurs vers Israël. Ils expliquent ne pas vouloir “être complices des massacres”.Ils ne veulent pas être accusés d’être « complices des massacres ». Après avoir refusé mercredi de charger sur un navire à destination d’Israël un conteneur rempli de composants militaires, les dockers du port de Marseille-Fos (Bouches-du-Rhône) ont de nouveau bloqué l’envoi de conteneur ce jeudi 5 juin 2025.
« C’est avec écœurement que nous avons découvert (jeudi) deux autres conteneurs qui devaient embarquer sur le Contship Era » et qui contiendraient des « tubes de canons fabriqués par la société Aubert et Duval à Firminy » (ouest), a alerté dans un communiqué le syndicat CGT des dockers et personnels portuaires du Golfe de Fos.Les pièces livrées serviraient à la fabrication d’armes
Mercredi, les dockers avaient déjà refusé de charger à bord de ce navire, en partance pour Haïfa en Israël, des pièces pour fusils-mitrailleurs fabriquées par l’entreprise marseillaise Eurolinks, afin de ne pas « participer au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien ».
Selon la Fédération CGT des services publics, « les dockers italiens du port de Gênes ont décidé de prendre le relais des dockers français ». Sur sa page Facebook, un groupe de dockers génois a annoncé qu’il bloquerait l’activité du port italien ce vendredi à partir de 15h.
La CGT, le conteneur bloqué mercredi contenait 19 palettes de maillons, ces petites pièces métalliques permettant aux fusils-mitrailleurs de tirer en rafales, selon la CGT. L’exportation de ces maillons avait été évoquée dès mars 2024 par le site d’investigation Disclose et le média local Marsactu, selon qui ils seraient « susceptibles d’être utilisés contre des civils dans la bande de Gaza ».« Aucun matériel militaire destiné à l’armée israélienne », selon la France
Le ministère des Armées français a indiqué jeudi que leur licence prévoit qu’elles soient réexportées en totalité vers la France et d’autres pays partenaires. « Aubert & Duval vend des tubes en acier à (l’entreprise israélienne) Elbit Systems qui les transforme. La licence d’exportation de matériel de guerre accordée par l’État français à Aubert & Duval prévoit explicitement que le produit final […] soit réexporté à des forces armées qui ne sont pas celles d’Israël. Aubert & Duval ne vend donc aucun matériel militaire destiné aux forces armées israéliennes », a réagi l’entreprise auprès de l’AFP.
Contactée par l’AFP, l’entreprise Eurolinks n’a pas donné suite.