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Des dizaines de morts dans la rupture d’un barrage au Kenya, frappé par les inondations

Des dizaines de morts dans la rupture d’un barrage au Kenya, frappé par les inondations

Au moins 45 personnes sont mortes lorsqu’un barrage a éclaté près d’une ville de la vallée du Rift au Kenya, a annoncé lundi la police, alors que des pluies torrentielles et des inondations ravageaient le pays.

La catastrophe porte à plus de 120 le nombre total de morts au cours de la saison des pluies de mars à mai au Kenya, alors que des précipitations plus fortes que d’habitude frappent l’Afrique de l’Est, aggravées par le phénomène climatique El Nino.

Les habitants ont déclaré que l’accident s’est produit en pleine nuit près de Mai Mahiu, dans le comté de Nakuru, faisant jaillir de l’eau le long d’une colline et engloutissant tout sur son passage.

Le déluge a coupé une route, déraciné des arbres, emporté des maisons et fait voler des véhicules.

“A ce jour, 45 corps ont été retrouvés suite à la tragédie du barrage et l’équipe sur le terrain est débordée mais les recherches se poursuivent”, a déclaré par téléphone à l’AFP un officier supérieur de la police du comté de Nakuru.

La gouverneure de Nakuru, Susan Kihika, avait auparavant estimé le bilan à 42 morts.

“C’est une estimation prudente. Il y en a encore davantage dans la boue, nous travaillons à la récupération”, a-t-elle déclaré à l’AFP.

Les sauveteurs creusaient les débris, à l’aide de houes et, dans certains cas, à mains nues, dans une recherche désespérée de survivants.

Stephen Njihia Njoroge, un habitant local impliqué dans les efforts d’urgence, a déclaré que 12 personnes avaient été mises en sécurité depuis 4h00 du matin (01h00 GMT).

Mais pour beaucoup, il était trop tard.

“Nous avons récupéré certains corps retenus par les arbres et nous ne savons pas combien sont sous la boue”, a-t-il déclaré à l’AFP.

– ‘Comportement à risque’ –

Le ministre de l’Intérieur, Kithure Kindiki, a déclaré que le gouvernement avait ordonné aux responsables de la sécurité et du renseignement « d’inspecter tous les barrages et réservoirs d’eau publics et privés dans leurs juridictions dans les 24 heures… (et) de recommander des cas (d’) évacuation obligatoire et de réinstallation temporaire ».

Il a également déclaré sur X que les autorités arrêteraient les personnes ayant des « comportements à risque », notamment les automobilistes tentant de traverser des traversées dangereuses et toute personne cherchant à transporter « des passagers à travers des rivières en crue ou des eaux pluviales à l’aide de canoës ou de bateaux dangereux ».

Ses commentaires interviennent après qu’un bateau rempli de personnes a chaviré ce week-end dans le comté inondé de la rivière Tana, dans l’est du Kenya, la Croix-Rouge du Kenya affirmant avoir récupéré deux corps et en avoir sauvé 23 autres.

Des séquences vidéo partagées en ligne et à la télévision montraient le bateau bondé en train de couler, les gens criant tandis que les spectateurs regardaient avec horreur.

Samedi, les autorités ont déclaré que 76 personnes avaient perdu la vie au Kenya depuis mars, et que plus de 130 000 personnes avaient été déplacées.

Les écoles ont été contraintes de rester fermées après les vacances de mi-mandat, après que le ministère de l’Éducation a annoncé lundi qu’il reporterait leur réouverture au 6 mai en raison des « fortes pluies persistantes ».

“Les effets dévastateurs des pluies dans certaines écoles sont si graves qu’il serait imprudent de risquer la vie des élèves et du personnel avant que des mesures d’étanchéité ne soient mises en place pour garantir une sécurité adéquate”, a déclaré le ministre de l’Éducation, Ezekiel Machogu.

– Troubles dans toute la région –

Les moussons ont également fait des ravages en Tanzanie voisine, où au moins 155 personnes ont été tuées dans des inondations et des glissements de terrain.

Au Burundi, l’un des pays les plus pauvres du monde, environ 96 000 personnes ont été déplacées par des mois de pluies incessantes, ont déclaré les Nations Unies et le gouvernement au début du mois.

L’Ouganda a également subi de violentes tempêtes qui ont provoqué l’éclatement des berges des rivières, faisant deux morts confirmées et plusieurs centaines de villageois déplacés.

La catastrophe du barrage de lundi survient six ans après un accident similaire à Solai, également dans le comté de Nakuru, qui a tué 48 personnes, envoyant des millions de litres d’eaux boueuses dans les maisons et détruisant les lignes électriques.

La catastrophe de mai 2018, impliquant un réservoir privé dans une plantation de café, faisait également suite à des semaines de pluies torrentielles qui ont provoqué des inondations et des coulées de boue meurtrières.

El Nino est un phénomène climatique naturel généralement associé à une augmentation de la chaleur dans le monde entier, entraînant des sécheresses dans certaines régions du monde et de fortes pluies ailleurs.

À la fin de l’année dernière, plus de 300 personnes sont mortes à cause des pluies et des inondations au Kenya, en Somalie et en Éthiopie, au moment même où la région tentait de se remettre de sa pire sécheresse depuis quatre décennies, qui a laissé des millions de personnes affamées.

L’Organisation météorologique mondiale de l’ONU a déclaré en mars que le dernier épisode El Nino était l’un des cinq plus forts jamais enregistrés.

Jonathan PIRIOU

avril 29th, 2024

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