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La rédaction du quotidien régional La Provence, réunie en assemblée générale ce soir, décide d’une grève “immédiate et reconductible” pour protester contre la suppression de trente postes de journalistes

La rédaction du quotidien régional La Provence, réunie en assemblée générale ce soir, décide d’une grève “immédiate et reconductible” pour protester contre la suppression de trente postes de journalistes

La rédaction du quotidien régional La Provence, réunie en assemblée générale ce soir, décide d’une grève “immédiate et reconductible” pour protester contre la suppression de trente postes de journalistes annoncée la veille par la direction, a indiqué le syndicat SNJ.

“Une grève immédiate et reconductible a été votée à 89%, avec une participation de 90%” des membres de la rédaction (214 inscrits), comprenant des journalistes titulaires ou en contrat à durée déterminée, des documentalistes, secrétaires et community managers, a détaillé auprès de l’AFP Sophie Manelli, déléguée du Syndicat national des journalistes (SNJ).

Sur 192 votants, 170 se sont prononcés en faveur de la grève, 20 s’y sont opposés, un bulletin était nul et l’autre blanc, a détaillé la représentante syndicale. La rédaction demande à la direction du quotidien régional basé à Marseille de renoncer à son plan de suppression de trente postes de journalistes.

En présentant ce plan mercredi, le directeur général du groupe, Gabriel d’Harcourt, avait invoqué la perte d’exploitation de 12,5 millions d’euros enregistrée par le quotidien en 2022. Cette réduction prévue de la masse salariale, dont la rédaction supporterait la moitié de l’effort (30 postes sur 61 suppressions envisagées au total pour un effectif global de 610 salariés, toutes professions confondues), la ferait passer de 185 à 155 journalistes.

Ainsi, seuls 34 des 60 journalistes en CDD embauchés pour remplacer les titulaires ayant fait jouer la clause de cession, après la reprise fin septembre 2022 de La Provence par CMA CGM, le géant du transport maritime, seront conservés, a précisé Gabriel d’Harcourt, en soulignant que les effectifs de la rédaction n’avaient pas bougé depuis 2018, alors que dans le même temps le journal a perdu plus de 25.000 exemplaires vendus en moyenne jour (de 92.000 à 65.000).

“30 postes supprimés à la rédaction, c’est non”, avait réagi mercredi dans l’après-midi l’intersyndicale du journal (SNJ, CFE-CGC, CFDT) via un communiqué: “C’est une saignée sans précédent dans l’histoire de La Provence”, avait-elle estimé, jugeant que “la rédaction paie le prix fort d’un plan social qui ne dit pas son nom”.

Jonathan PIRIOU

novembre 16th, 2023

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