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Le réalisateur Jean-Pierre Mocky est décédé à l’âge de 86 ans – Il se définissait comme “le dernier pamphlétaire du cinéma français”

Le réalisateur Jean-Pierre Mocky est décédé à l’âge de 86 ans – Il se définissait comme “le dernier pamphlétaire du cinéma français”

Le réalisateur Jean-Pierre Mocky est décédé à l’âge de 86 ans vient d’annoncer sa famille. Une histoire agitée avec le cinéma comme le raconte le propre site du réalisateur. Jean-Pierre Mocky, de son vrai nom Jean-Paul Adam Mokiejewski, est né le 6 juillet 1933 à Nice à la clinique Santa Maria, 12, boulevard Tsarévitch. Son père avait inventé une perceuse de tranchées pendant la guerre qui portait le nom de son concepteur : Mokiejewski, pour abréger elle fut appelée la Moky. Son grand-père avait quitté la Tchétchénie pour s’installer à Varsovie. Son père, naturalisé polonais, est entré dans l’armée. Sa mère, Janine Zylinska, était elle d’une famille catholique polonaise.

Il changera plus tard son nom en y retenant que les deux premières syllabes et en y ajoutant un C (pour avoir un nom en 5 lettres et que cela lui porte chance).

Le changement de prénom de Jean-Paul Adam à Jean-Paul est dû à Jean-Paul Belmondo pour éviter de lui faire concurrence.

Fin 1942 Sa date de naissance fut modifiée à 1929 sur les registres de l’état civil, fin 1942, par un parrain de Mocky, adjoint au maire de Nice, pour le sauver de la déportation, étant fils d’un juif polonais.

En effet, son âge devait être avancé de 4 ans pour lui permettre de prendre un bateau pour l’Algérie, bâteau qu ‘il ne prit d’ailleurs pas. A la libération, il monte à Paris.

L’été, il devient petit mac sur la côte d’Azur où engagé comme plagiste sur la plage du Carlton, il s’ arrange pour mettre en contact quelques filles avec des vieux messieurs.

En 1942, il fait de la figuration dans “Les visiteurs du soir” de Marcel Carné auprès de Simone Signoret et Mouloudji. Il est, en 1945, le plus jeune bachelier de France. Il suit les cours du conservatoire (dans la classe d’Henri Rollan et de Louis Jouvet).

A dix-huit ans, il monte déjà, au théâtre, aussi bien des pièces de Feydeau que de Cocteau.

Après des études de droit et divers petits rôles, Jean-Pierre Mocky se fait remarquer par Pierre Fresnay qui l’engage pour tenir le rôle d’Hippolyte dans un Phèdre modernisé. Puis, il se retrouve au Conservatoire à suivre les cours de Louis Jouvet avec Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle et Jean-Paul Belmondo.

Il débute au cinéma en interprétant le poète d’Orphee de Jean Cocteau (1949). Puis, il part en Italie où il devient l’assistant de Fellini (pour La strada) et de Visconti (pour Senso) et joue des petits rôles dans quelques films italiens.

En 1958, Jean-Pierre Mocky écrit le scénario de LA TÈTE CONTRE LES MURS, d’après un roman d’Hervé Bazin et s’apprête à le porter lui-même à l’écran. Au dernier moment, les producteurs effrayés par sa jeunesse, l’obligent à confier la mise en scène à un cinéaste plus âgé, Georges Franju. Il devra se contenter de tenir le rôle principal, aux côtés de Charles Aznavour.

L’année suivante, prenant sa revanche, il écrit et met en scène LES DRAGUEURS. Cruel et mélancolique, le film est un succès. Le mot ” dragueur ” passe dans la langue.

Après LES DRAGUEURS, Mocky décide d’être son propre producteur, en fondant une société , Balzac Films, du nom de la rue où il possédait deux petits studios.

A l’époque, il vit avec Véronique Nordey, qui tenait un petit rôle dans LA TÈTE CONTRE LES MURS, il l’associe à ses projets et à la préparation de ses tournages. Ils resteront ensemble seize ans, ils auront un fils Stanilas Nordey (qui deviendra plus tard metteur en scène de théâtre puis directeur du théâtre Gérard-Philipe, à Saint-Denis de 1998 à 2001).

Jonathan PIRIOU

août 8th, 2019

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