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Mort de Sixto Rodriguez, le musicien mis à l’honneur dans le documentaire oscarisé « Sugar Man 

Mort de Sixto Rodriguez, le musicien mis à l’honneur dans le documentaire oscarisé « Sugar Man 

Sixto Rodriguez est décédé ce mercredi à l’âge de 81 ans, selon un communiqué publié sur son site Internet, information confirmée par sa fille du journal Le Monde. Originaire de Détroit, l’artiste folk rock souffrait de problèmes de santé depuis un certain temps. « C’est avec beaucoup de tristesse que nous, à Sugarman.org, devons annoncer que Sixto Diaz Rodriguez est décédé plus tôt aujourd’hui », indique le communiqué par sur le site Internet du chanteur, sans préciser la cause de son décès.

Né en 1942 dans une famille originaire du Mexique, il est le sixième de sa fratrie, d’où son prénom. Il sort son premier album « Cold Fact » en 1970 puis « Coming From Reality » l’année suivante. Ces deux sorties sont des échecs commerciaux au point que son label décide de se séparer de lui. Sixto arrête alors la musique en 1972, reprenant une vie normale. Il exerce alors des petits boulots précaires dans le bâtiment ou en tant qu’ouvrier agricole.

Un succès inattendu en Afrique du Sud

Quelques années plus tard, l’Américain rencontre un succès énorme à l’autre bout du monde, en Afrique du Sud. Une copie de l’un de ses disques y avait atterri par hasard et sa musique aux accents libertaires était devenue l’hymne de la jeunesse blanche progressiste exaspérée par l’apartheid. L’album « Cold Fact » devient même disque d’or dans le pays. Au même moment, Sixto Rodriguez ignore sa popularité dans la Nation arc-en-ciel où les paroles contestataires de ses chansons trouvent un écho dans un pays en proie à l’apartheid.

Son succès est tel que pendant des années, les légendes les plus folles courent à son sujet, notamment son suicide sur scène par immolation. Jusqu’à ce que deux fans, en cherchant à élucider le mystère de sa mort, découvrent effarés qu’il est bien vivant, et le fassent venir en Afrique du Sud, où il sera accueilli en héros en 1998, pour six concerts à guichets fermés. En quelques années, il donne des concerts dans le monde entier.

Cette histoire hors du commun est l’objet du film « Sugar Man » du réalisateur suédois Malik Bendjelloul qui remporte en 2013, l’Oscar du meilleur film documentaire. Le succès du film avait donné une nouvelle visibilité à ses titres, parmi lesquels l’emblématique « Sugar Man » ou « I Wonder ». Dans le documentaire, il semblait détaché, plutôt amusé par cette reconnaissance. Mais sa situation économique précaire était aussi évidente : il n’a jamais touché un centime de ses centaines de milliers d’albums vendus en Afrique du Sud.

Jonathan PIRIOU

août 9th, 2023

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